Ca y est enfin nous débarquons à Europie !
Des notre arrivée, nous sommes frappés par la présence de nombreux jeunes parlant tous des langues différentes : anglais, allemand, espagnol, bulgare.. L’atmosphère est résolument européenne et l’organisation se met peu à peu en place grâce à l’aide de tous les bénévoles présents sur le site. Très vite on nous apprend que la seule monnaie qui sera en circulation pendant le festival sera le sol, monnaie locale complémentaire de Toulouse, qui s’échange à parfaite parité avec l’euro. Cette monnaie permet de créer des circuits locaux d’échanges solidaires entre petites entreprises qui souhaitent produire différemment, en respectant certains critères éthiques et sociaux.
Nous allons donc retirer à l’entrée des petits billets colorés de 5, 2 et 1 Sol. Nous en profitons pour observer le lieu : un grand chapiteau pour les concerts, un espace de convivialité pour manger ensemble, une grande cuisine gérée par les bénévoles, et un ensemble de plusieurs tentes pour accueillir les différentes activités du forum. L’espace est relativement grand, colorée ici ou la par les tentes des petits débrouillards ! Les douches sont au solaire et les toilettes marchent avec de la suie. Pas de gobelets en plastique, mais un gobelet unique « uniterre » qui s’échange contre une consigne et à utiliser pendant tout le festival. Ici l’engagement est résolument écologique.
Chaque personne peut s’il le désire s’inscrire comme bénévole et participer aux nombreuses tâches à réaliser. La structure de l’organisation est très horizontale, et s’organise au jour le jour.
Des programmes du festival circulent ici et la, des affiches sont posées, et très vite des ateliers art’ivisme commencent à se mettre en place, donnant un caractère festif et militant au lieu. Le déroulé des activités se fera soit sous forme de débats, soit de conférences, ou encore d’ateliers.
Le soir arrive, et les premiers repas bio et locaux sont distribués pour le prix de 4 sols. Les premiers concerts commencent et nous permettent de découvrir des groupes locaux toulousains. Le grand espace de convivialité se remplit et les discussions vont bon train jusqu’à tard dans la nuit.
Au petit matin les quelques activités prévues ont du mal à se mettre en place mais dès midi la journée est lancée et le forum s’anime. Partout de multiples associations et collectifs viennent partager leurs expériences, leurs idées, et leurs projets. Les débats sont regroupés dans le cadre de grandes thématiques comme l’eau, la démocratie, la transition ou encore le climat. Des clowns activistes déambulent dans le festival pendant que des bénévoles s’emploient à créer des pochoirs militants. Tout au long de la journée on assistera donc à différents ateliers comme « décryptage de la langue de bois » ; « une introduction à l’artivisme climatique » ; « la financiarisation de la nature » ou encore une conférence gesticulée sur la transition écologique.
L’Europe vit de multiples crises et partout des initiatives innovantes de solidarité se multiplient pour y faire face. L’enjeu d’Europie était précisément de s’inscrire dans cette démarche en donnant la possibilité aux jeunes de s’exprimer, de créer, et d’expérimenter. Tous les europiens présents étaient donc avides de partager leurs idées et de rencontrer des camarades afin de créer des projets collectifs à travers le continent. Ces initiatives ont désormais une structure pour leur donner forme : le réseau EYES. Collectif de jeunes européens à l’initiative de l’organisation d’Europie, EYES s’emploie aujourd’hui à fédérer des groupes de jeunes pour réfléchir à l’échelle du continent à des alternatives concrètes faces aux multiples crises que connaissent les sociétés européennes.