- Format : Discussion en cercle avec gestion de parole
- Quantité : Une dizaine de personne
Synthèse :
L’atelier « Dare to learn otherwise » amenée par les Tunisiens doit leur permettre de faire émerger des idées sur l’éducation susceptibles d’aider et soutenir un pays en pleine transition. L’atelier s’est déroulé sous la forme d’une discussion. Evidemment, tous les intervenants étaient pour une pédagogie alternative ou le rôle de l’enseignement est questionné. Peut-il encore rester un détenteur du savoir à l’heure où l’information est en libre accès sur internet par exemple ? Ce modèle descendant fonctionne-t-il toujours, ne doit-on pas repenser la formation des professeurs, le fonctionnement de l’école et la pédagogie ?
Dur réveil à 11H, j’arrive pourtant à l’heure pour mon atelier. Il n’a pas commencé ou bien a été finalement annulé, je décide donc d’aller vers un autre atelier : « dare to learn otherwise » organisé par les camarades Tunisiennes. Elles nous expliquent d’abord le problème en Tunisie où les programmes scolaires et des livres scolaires sont mal réalisés. Il y a un manque d’interdiscipline dans leur conception et une trop grande influence du politique. Cela nous permet d’aborder l’absence des psychologues et notamment de la psycho-pédiatrie dans l’ensemble du corps de l’éducation.
Nous faisons remarquer qu’en France l’élaboration est plutôt pluridisciplinaire avec des psychologues, des spécialistes de la matière, des enseignants etc. La réalisation des livres scolaires est par contre le fait du privé. Les entreprises élaborent les livres après avoir reçu le programme et ce sont les écoles qui disposent du pouvoir de choisir telle ou telle édition. Néanmoins, il faut bien avouer que le livre n’est qu’un support et ne sert généralement que de livre d’exercice aux professeurs qui sont libres du déroulement de leur classe.
On aborde alors le cœur de l’atelier avec le système de l’école ; c’est le moment de se déchaîner. Un participant fait remarquer l’existence d’une vidéo de « RSA the animate » sur le changement de paradigme.
http://www.thersa.org/events/rsaanimate/animate/rsa-animate-changing-paradigms
La vidéo met en perspective le fonctionnement de l’école et le rapproche de celui d’une usine. On par exemple un découpage par année, proche des séries de produits, alors que les enfants ont des maturations différentes ou encore l’utilisation d’une cloche/sonnerie qui délimite clairement les temps de pause, de déjeuner et de travail. Je fais d’ailleurs remarquer que toutes les vidéos de RSA sont extrêmement bien faites et très intéressantes.
http://www.thersa.org/events/rsaanimate
Nous remettons ensuite en cause la destruction de créativité de l’école. L’un des participants affirme que ii on demande à un enfant tout ce que l’on peut faire avec un trombone il va imaginer au moins 100 manières différentes non seulement un trombone musical mais aussi il va faire varier sa taille voir même son positionnement ; pourquoi pas un trombone extrêmement grand dans l’espace. Tiens, cette phrase me dit quelque chose, je l’ai déjà entendu, sûrement sur RSA ou lors des formations....on dit vraiment tous les mêmes choses.
Puisqu’on critique l’école autant continuer notre processus destructeur en enchaînant sur les professeurs et leurs formations. Tout d’abord quelqu’un critique l’absence de formation et la disparition des IUFM. On nous présente alors les enseignants comme des victimes jeté en pâture dans les classes de jeunes enfant désireux de détruire les idéaux des professeurs sans formations. Pourtant, je ne suis pas sûr qu’un enseignement théorique soit si indispensable que cela, ne sommes-nous pas justement en train de refonder les formes d’apprentissage ? Faire pour apprendre ne serait donc valide qu’aux petits débrouillards ? Ne devrait-on pas multiplier les parcours pour devenir enseignant en assurant un accompagnement adapté ?
On parle alors du rôle de l’enseignement et de la position du professeur. Le « savoir descendant » ne devrait plus être utilisé, l’enseignement devrait plutôt être au niveau des enfants et les guider dans leur démarche de découverte. Quelqu’un propose ainsi une méthodologie inversée ou l’enseignant consacre son temps de cours à explorer le questionnement des enfants donnant aux enfants la responsabilité de travailler chez eux. Très vite, des gens prennent la défense des professeurs expliquant la situation compliquée dans laquelle ils se trouvent. Les inspecteurs exigent souvent une méthodologie classique de l’enseignement. Le professeur qui oserait faire autrement serait sanctionné ou au moins mal vu par ses pairs.
On voit clairement une différence apparaître entre ceux qui pratiquent l’enseignement et ceux qui sont intéressé par l’éducation. De plus la méthode inversée rappelle l’enseignement aux Etats-unis ou l’on voit que les enfants qui n’ont pas l’avantage social (type lecture, espace de travail à la maison etc.) sont désavantagés car ils ne peuvent pas « travailler » chez eux. Il est très difficile de travailler chez soit quand on voit que ses parents et tout l’entourage ne travaillent plus une fois rentrée à la maison. En faisant ce type d’enseignement ne risque-t-on pas de polariser les classes comme c’est le cas aux Etast-unis ? En tout cas c’est une crainte qui a été exprimé par tous.
On a terminé en parlant des nouvelles technologies. De nos jours les enfants ont accès de plus en plus, et malgré une fracture numérique, à des données et des informations. Qui n’a jamais eu en face l’argument « je l’ai lu sur internet » ? Peut-être que le rôle des professeurs n’est ainsi plus de leur donner ces informations et ses connaissances mais une manière de les lire, de les analyser et de se questionner.
Sakada Ly